Lors des deux précédents épisodes (ici et ici), vous avez pu constater que parfois, derrière nos envies se cachent des revendications bien plus importantes : nos besoins. Assouvir ses envies ne provoque qu’une satisfaction temporaire et insuffisante, car l’inconscient utilise toujours la même solution. Une conscientisation est nécessaire, couplée à un changement de comportement. Il s’agit de trouver ce commutateur interne qui nous bascule vers des solutions plus saines. Passer du mode « mono solution » au mode « multi solutions ».

La prise de conscience par la vigilance de nos sens  (Avoir la capacité de se poser la question : « Qu’est-ce qu’il m’arrive à cet instant ? » est un premier pas. Je vous invite d’ailleurs à vous initier à la pleine conscience. Il y a 10 ans, ceux qui la pratiquaient étaient parfois considérés comme des illuminés. Aujourd’hui, la recherche scientifique ne cesse de constater les bienfaits de la méditation. Et ce n’est pas le professeur Steven Laureys, célèbre neurologue belge, ni le neuroscientifique français A Lutz qui diront le contraire. Lisez les articles de vulgarisation et vous serez conquis par cette technique qui coûte 0€, et qui en plus, dans de nombreux cas, remplaceront vos anxiolytiques et leur cortège d’effets secondaires .

La seconde étape est de s’interroger sur l’importance de ce qui est envié. Après cela, qu’est-ce que j’aurai en plus ? Est-ce que cela va satisfaire les besoins essentiels comme le besoin d’amour, de reconnaissance, de respect, de réalisation de soi, etc.? Développer le sens du discernement est une qualité nécessaire. Enfin, un changement de comportement s’impose. Cela revient à dire :  » Comment puis-je satisfaire ce besoin d’une manière plus authentique qu’en utilisant cette solution qui ne m’apporte qu’un apaisement temporaire« .

Jean, divorcé, accumule les cours du soir de langues étrangères. En classe, il est jovial et participatif. Grâce à ces cours, il a accès à d’autres cultures, a déjà visité Londres, Vienne et Paris. Un beau jour, il fait le bilan et s’aperçoit avec son coach qu’il n’est pas tout à fait heureux. Pourquoi ? Parce que lorsqu’il rentre chez lui, il se sent seul comme un chien, dit-il. Ces voyages ne sont que des bénéfices secondaires. De quoi va-t-il besoin ? D’amour ?

Impermanence et vacuité : brève parenthèse bouddhiste

Il n’existe pas une seule chose, un seul phénomène, ni un seul être vivant, végétal ou animal qui soit intrinsèquement indépendant, ou autonome. Vous avez besoin d’oxygène et d’eau. La plante a besoin de nutriments, l’arc-en-ciel ne se crée pas sans un filet d’eau, etc. Dans la philosophie bouddhiste, on parle de vacuité. Non pas parce que les êtres et les choses sont vides, mais parce qu’ils sont interdépendants : ils dépendent de conditions et d’autres phénomènes. Faites un zoom sur un objet envié comme une montre Breitling (superbe mécanique, n’est-ce pas ?) Que voit-on ?
Des atomes de métaux, quelques pièces en plastique, du verre, etc. Les atomes, formés de particules élémentaires comme les protons et les électrons, positifs et négatifs, sont régis par des champs de force magnétiques, le plastique est issu du pétrole et le verre provient de la silice !

Première question. Pourquoi convoiter certaines choses alors qu’elles n’ont aucune existence propre ?

L’impermanence, quant à elle, est plus accessible à la compréhension. L’impermanence, quant à elle, est plus accessible à la compréhension. Tout est transitoire. Je rajouterais ceci : surtout la vie. Nous naissons, vieillissons (transformations physiologiques, biologiques…) et mourrons. Toutes les choses, tous les êtres subissent des transformations : rien ne conserve son état indéfiniment ; même pas les pierres ! Rien n’est permanent ;

Deuxième question : pourquoi nous nous attachons aux apparences des choses comme si elles possédaient des caractéristiques propres et immuables ?

Alors me direz-vous, on ne peut pas s’attacher à son partenaire ? Il faut se rendre que compte que notre entourage nous aime et cela nous rend heureux. Et inversement. Mais il faut intégrer que tout peut changer d’un instant à l’autre puisque ne faisons qu’un passage sur terre. La conséquence est une bonne nouvelle: un recadrage de sens:

N’est-ce pas une magnifique raison pour apprécier le moment présent avec les êtres qui comptent et se détacher du superflu ?

Plongez sous l’iceberg de vos envies et remontez avec votre besoin!

Ces derniers temps, vous avez beau assouvir tous ces « besoins », mais la satisfaction est temporaire et superficielle. Vous dépensez beaucoup d’argent ? Vous convoitez le bien d’autrui ou sa carrière ? Vous multipliez le activités, voyages et autre city-trips sans réellement trouvez une forme de satiété interne ?

Alors, vous pouvez essayer de suivre ce protocole. Il est assez « confrontant », cependant il vous offre une opportunité d’adopter un comportement plus écologique afin de combler un réel besoin. Ce cheminement ne se pratique pas entre le fromage et le dessert, ni en extase devant la vitrine de Zara. Il y a un petit rituel de concentration. Et dans concentration, il y a centration sur soi.

Je vous invite à vous donner un rendez-vous…Avec vous-même. Choisissez un endroit calme et silencieux. Bra chez-vous à « l’ici et le maintenant », avec vous et vous seul. Respirez profondément pendant 5 cycles. Restez centré sur vous-même et tentez de répondre à ces 10 questions

  1. De quoi ai-je envie à cet instant ?
  2. Quelle émotion suis-je en train de vivre ? (Je la nomme). A quoi est-ce que je pense ? Est-ce que j’éprouve de la jalousie de ne pas être comme…Ou de ne pas avoir cet objet comme untel.
  3. Qu’est-ce que j’aurai en plus après avoir cédé à cela ? qu’est-ce qui est important ?
    Que se passe-t-il si je ne cède pas ?
  4. Je prends un moment pour plonger sous l’iceberg : est-ce qu’il n’y a pas là-derrière un besoin fondamental :
  • Est-ce un besoin de reconnaissance par les autres ?
  • Est-ce un besoin d’identité (spiritualité, connexion…)?
  • Est-ce un besoin de sécurité ?
  • Est-ce un besoin d’amour ?
  • Un besoin de plaisir, de liberté, …?

Combler cette envie va-t-elle permettre d’assouvir ce besoin profond ?

5. Est-ce le bon moyen d’assouvir ce réel besoin ?

6.  Quels sont les autres choix qui apparaissent? (Je creuse dans mes ressources, ou alors je me demande comment ferait une personne que j’apprécie). Je prends le temps de la réflexion. Je vérifie si ce choix ne présente pas d’inconvénients ; ni pour moi, ni pour les autres

7. Quels sont les ressources nécessaires dont je dispose pour y parvenir.

8. Est-ce que je suis prêt à quitter les avantages de cette envie pour les remplacer par les avantages de cette nouvelle solution ? Non ? Alors je recherche une autre solution (6)

9. Je me visualise en train de combler ce besoin en utilisant une solution saine ; Je m’y vois. Qu’est-ce que je ressens ?

10.  Que vais-je faire en premier lieu pour initier ce changement? Quand ? Oû, Avec qui ?

Lorsque vous avez élucidé cette envie, félicitez-vous. Ne vous mettez pas  trop de pression et donnez-vous du temps.

Conscientiser un comportement est déjà une étape vers le changement.